Qu’en est-il de l’adoption et de la contribution à l’Open Source au sein des entreprises européennes ? Un aperçu basé sur les rapports de la Fondation Linux.
Les entreprises européennes progressent-elles dans le domaine de l’Open Source ? L’année dernière, le OSPO Survey de la Fondation Linux fournissait des indicateurs à ce sujet.
Cette année, bien que l’on puisse également trouver des données, elles sont beaucoup moins détaillées. De nombreux éléments ne sont plus examinés selon des critères géographiques, tels que l’ancienneté des programmes Open Source et l’importance que leurs porteurs leur accordent.
Les résultats présentés mettent en lumière des corrélations accrues entre différents indicateurs. Notamment, une corrélation semble exister entre l’ancienneté d’un programme Open Source et la perception de sa criticité.
Contexte : En 2022, les organisations européennes se démarquaient par des OSPO globalement moins anciens que ceux de leurs homologues nord-américains.
L’OSPO Survey 2022 reposait principalement sur les réponses de 950 participants. Parmi les 628 ayant répondu à toutes les questions, 36 % travaillaient pour une organisation basée en Europe (37 % en Amérique du Nord, 19 % en Asie-Pacifique, 4 % en Amérique centrale ou latine).
La répartition géographique est similaire cette année, mais le nombre de réponses retenues a nettement diminué (489). En termes de secteurs d’activité, la démographie de l’échantillon se présente comme suit.
En Europe, un fort pourcentage d’initiatives dans les petites structures
La question centrale du sondage (« Disposez-vous d’un programme ou d’une initiative Open Source ») fait partie des rares indicateurs qui ont été « régionalisés ».
L’Europe affiche toujours les taux les plus bas, mais l’écart s’est réduit. L’an dernier, la proportion d’organisations disposant d’un programme ou d’une initiative était de 12 points inférieure à celle de l’Asie-Pacifique et de 20 points à celle de l’Amérique du Nord.
La taille des organisations joue un rôle plus important que leur emplacement géographique, en particulier en Europe. Le Vieux Continent a le taux de pénétration des OSPO le plus élevé dans les organisations de moins de 1000 personnes (78 %, contre 60 % en Amériques et 41 % en APAC). En revanche, il a le taux le plus bas dans celles de plus de 10 000 personnes (70 % vs 76 % en APAC et 83 % sur la plaque Amériques).
L’année dernière, les coûts étaient le principal défi en Europe, tandis qu’en Asie-Pacifique, c’étaient les ressources humaines, et en Amérique du Nord, la sensibilisation et le soutien des dirigeants.
Cette année, seules des statistiques globales sont disponibles. Elles placent la question des coûts en tête, suivie de près par le soutien des dirigeants.
Pour plus de statistiques régionalisées, on peut se tourner vers une autre étude de la Fondation Linux : World of Open Source 2023, « focus Europe ». Les participants (307 répondants retenus) sont principalement définis par leur profession, mais leurs réponses sont davantage liées à leur position personnelle qu’à celle de leur employeur.
Lorsqu’on leur demande les principaux avantages de l’Open Source pour le monde industriel, les répondants mentionnent en premier lieu la productivité, suivie de l’innovation et de la réduction des coûts d’exploitation.
Quant au niveau d’autorisation d’utilisation de l’Open Source, on note une légère baisse (-4 points) sur la réponse « ouvertement encouragé ». Cette diminution peut être liée, comme pour d’autres éléments, à l’ajout d’une option de réponse (« Cela appartient à chaque équipe de développement »).
En ce qui concerne les contributions à l’Open Source, les principaux obstacles cités par les répondants sont les préoccupations juridiques et la crainte de divulguer de la propriété intellectuelle.