Avec des équipes hybrides, réparties entre présentiel, terrain et télétravail, l’adoption des outils numérique a augmenté de 10 points durant la crise.
Utilisées pour pérenniser les collaborations et simplifier les collaborations, les écarts de formation dans l’usage de ces solutions, le manque d’investissements et leur baisse dû à la crise (43% des petites entreprises vont diminuer leurs investissements dans ce secteur) génèrent cependant des effets indésirables : 91 % des organisations françaises ont été la cible d’au moins une cyberattaque en 2020, détaille BFM TV, pertes de données, charge mentale pour les collaborateurs perdus, voire perte de souveraineté pour les campus, entreprises et collectivités.
Le COVID accélère la tendance
La crise sanitaire a eu pour effet d’augmenter rapidement l’usage des outils numériques dont notamment le recours à des solutions de stockage de documents partagées, de visioconférence, de chat, d’animation de réunion et de brainstorming ou encore de gestion des tâches que l’on regroupe désormais dans ce que l’on appelle des « Digital Workplace ».
Ainsi cette crise a donc, malgré tout, un effet positif dans ce domaine puisqu’elle a permis à notre pays d’accélérer sa transformation numérique. Nos TPE notamment ont commencé à rattraper leur retard dans ce domaine.
Mais, évidemment, tout cela ne se fait pas sans heurts et sans créer quelques contingences. Notamment sur les outils utilisés, du moins au début, lorsqu’il a fallu rapidement mettre en place de nouvelles organisations, nombreux se sontrapidement tournés vers les GAFAM, qui avaient des outils disponibles et facilement utilisables. Mode de fonctionnement hybride, travail parfois à distance, usage de matériel personnel, tout cela engendre également des risques en matière de cybersécurité et de protection des données personnels (RGPD).
L’open source, une carte à jouer
C’est là que l’open source montre clairement ses avantages. Alors que par effet de notoriété, les utilisateurs se sont naturellement tournés vers des outils « grands publics », pour la plupart propriétaires et américains, avec le temps de la structuration, l’arrivée de l’open source est désormais en plein essor.
En effet, les usages entre outils grands publics et outils professionnels sont différents : quantités de données à gérer plus importantes, informations critiques, haut niveau de sécurité. La DSI joue un rôle crucial dans la protection de l’organisation.
Avec plusieurs belles annonces ces derniers mois comme le déploiement de Matrix dans l’Éducation nationale allemande, l’Etat qui recommande l’usage de certains logiciels libres, le rapport du Cigref sur les solutions collaboratives, ou encore la création, en France, d’une commission sur le logiciel libre. L’open source tend à se démocratiser notamment au sein des organisations publiques, pour lesquelles la souveraineté numérique fait partie de leur mission de service public. En effet, il est bien meilleur pour notre économie d’opter pour des solutions développées en France et basées sur de l’open source car cela assure un vrai contrôle du système et des données. D’autant plus que la France est leader Européen dans ce domaine. Certaines entreprises et administrations se sont ainsi tournées vers des solutions comme Jitsi pour la visioconférence, BigBlueButton pour les classes virtuelles, Nextcloud pour le cloud, CryptPad pour du travail collaboratif sécurisé, KanBoard pour la gestion de projets ou encoreMattermost pour la communication entre équipes. Un exemple emblématique a été le Ministère de l’ÉducationNationale qui, après avoir fait le choix d’un outil développé par une société américaine, a finalement déployée son propre système avec des outils libres, qui devrait d’ailleurs être pérennisé : apps.education.fr. Ainsi l’open source permet : le contrôle du système, le respect des données personnelles et la souveraineté numérique.
De plus, un avantage important dans le secteur du développement open source est que les projets reposent sur une communauté de développeurs et d’utilisateurs. Cela permet d’évoluer rapidement, en étant proche et à l’écoute de ses utilisateurs, d’être réactif en cas de besoin ou si un problème de sécurité est découvert.
La digitalisation de nos modes de vie déjà en cours, fortement accélérée par la crise sanitaire, a pour un grand nombre était davantage subit que choisie. Aussi, précipitée, elle a souvent donné lieu à un désordre généralisé dans les outils qu’utilisaient les organisations, difficilement contrôlable par les DSI. Un an après, l’heure est à la mise à plat des outils utilisés avec des cahiers des charges précis à l’appui. Avec les scandales autour de la gestion des données sur Zoom ou encore Whatsapp, nombreuses sont les organisations à sélectionner des solutions européennes et quand c’est possible, open source.